La dernière enquête d’Opinionway pour la Smerep, portant sur la santé des étudiants et des lycéens, lève le voile sur le peu de cas que fait une majorité de jeunes des questions liées à sa santé. On fait le point.
C’est le temps de l’amour, le temps des copains, et de l’aventure… Il paraît qu’en chanson, tout est moins désespérant. Mais au regard des résultats de l’enquête annuelle de la Smerep — sécurité sociale et mutuelle étudiante — sur la santé des étudiants et des lycéens, il se pourrait bien que l’aventure tourne en déconfiture.
Et pour cause : si certains chiffres se veulent plutôt positifs quant à la rigueur des jeunes en termes de santé (77% des étudiants sont à jour dans leurs vaccins, 94% d’entre eux ont au moins une attente concernant la prévention santé), d’autres se montrent nettement moins rassurants.
Les chiffres clés d’un désintérêt apparent
L’étude nous apprend ainsi que 83% des étudiants ne vont pas systématiquement chez le médecin quand ils sont malades. Parmi eux, 57% attendent tout simplement que leur mal passe, et 42% pratiquent l’automédication. Ils sont également 73% à ne pas consulter un spécialiste quand ils en ont besoin.
Pour ce qui est de l’éternel sujet de la contraception et de la prévention sexuelle chez les jeunes, là encore, les résultats inquiètent. En effet, 73% des étudiants et 80% des lycéens ne se font pas automatiquement dépister lorsqu’ils changent de partenaire. Pire encore, respectivement 41% et 62% ne se sont jamais fait dépister. Ajoutons à cela que 48% des étudiants n’utilisent pas toujours de préservatif, et que près de 40% des étudiantes ont déjà eu recours à la contraception d’urgence.
Existe-t-il donc une réelle insensibilité des jeunes face à des sujets pourtant loin d’être anodins ? Quelles sont les raisons de ce désamour frappant vis-à-vis des questions de santé ?
Le pourquoi de l’indifférence
36% des interrogés affirment être découragés par des délais trop longs, et 28% sont freinés par le coût trop élevé des démarches. D’autre part, l’enquête de la Smerep révèle que 50% des étudiants pensent que certaines maladies sont dues aux vaccins, 32% ont au moins une fausse croyance sur les modes de transmission du SIDA, et 26% des jeunes filles estiment que la pilule a un impact négatif sur leur santé.
Au spectre d’une désinvolture stéréotypée de la jeunesse s’ajoutent donc de vrais obstacles matériels et organisationnels, mais aussi ce qui semble être une désinformation trompeuse pour nombre d’entre eux. Le véritable problème réside donc en partie dans un système de santé et de prévention toujours imparfait, qui à ce jour n’a toujours pas su résoudre les carences des jeunes en la matière.